La lutte contre le réchauffement climatique, la baisse considérable du coût des énergies renouvelables et les transformations digitales obligent les énergéticiens à revoir leur business model. Tout un écosystème se réorganise autour du consommateur qui progressivement remet totalement en cause un modèle ultra centralisé.
« La loi sur la transition énergétique n'est pas
négociable ». Dès sa première interview le 23 juin, Nicolas Hulot, le
nouveau ministre de la transition écologique, a mis les points sur les
« i » et les pieds dans le plat en précisant qu'il comptait fermer
une quinzaine de réacteurs nucléaires les prochaines années. Mais y-a-t-il
d'autres alternatives ? La loi sur la transition énergétique a pour
objectif de ramener la part du nucléaire à 50 % d'ici 2025. Ce changement de
modèle énergétique aura de multiples conséquences et pas seulement
industrielles.
La production, la distribution, le financement et la
consommation de l'énergie vont connaître de profonds bouleversements
comparables à l'arrivée de l'énergie carbonée au XIXème siècle ou à l'irruption
de l'électricité au XXème siècle. Avec des défis majeurs à affronter pour les
opérateurs historiques.
Fukushima a ébranlé la position dominante du nucléaire. En Europe,
c’est l’Allemagne qui a pris l’initiative la plus radicale avec la décision très politique de sortir,
vite, de l'atome. Les prix ont alors presque doublé avant de se stabiliser.
Mais le coût de l'énergie outre-Rhin est encore sous-évalué, car comme le
souligne Benoit Laclau, Global Power & Utilities Leader chez EY :« Le gouvernement a imposé la fermeture de centrales qui avaient une durée
de vie de plus d'une dizaine d'années. Ce sont des dizaines de milliards
d'euros que quelqu'un va bien devoir payer un jour. » E.ON et RWE, les
énergéticiens, n'auront pas le cash-flow suffisant et c'est donc l'État qui va
devoir assumer. En France, où 77 % de l'électricité provient de cette énergie, la loi plafonne désormais la capacité nucléaire installée à 63,2 GW, ce qui ne milite pas en faveur d’une augmentation de la part du nucléaire dans le mix énergétique français.
Mais pour autant, le nucléaire n'est pas encore
atomisé : « Le nucléaire a un futur tant qu'on n'a pas résolu le
problème du stockage de l'énergie », résume Benoit Laclau. Les énergies renouvelables (EnR) ont certes le vent en poupe,
mais quand celui-ci ne souffle pas et que le ciel est gris, il faut bien
trouver des substituts... Jean-Yves Grandidier, lui, estime qu'un environnement sans
vent ni soleil n'arrive que quelques dizaines d'heures par an. En tout cas en
France, pays que le PDG de Valorem (construction et exploitation des EnR) qualifie
d'« Arabie saoudite des renouvelables » (nous avons du vent pour les
éoliennes, du soleil pour le photovoltaïque, des marées pour les hydroliennes,
des forêts pour produire la biomasse, des cours d'eau pour les barrages...). Il y
a ou il y aura des alternatives pour pallier les déficiences d'Éole et d'Hélios.
Et d'abord l'hydraulique, qui représente près de 15 000 mégawatts
disponibles quand le soleil et le vent disparaissent. Plus sécurisantes, mais
aussi plus polluantes et plus chères, les turbines à combustibles sont aussi
une source d'appoint conséquente. Après 2030, Jean-Yves Grandidier prédit que
ces centrales au fuel seront progressivement remplacées par des centrales à gaz
grâce au méthane produit dans les fermes. Le président de Valorem estime aussi que des
changements majeurs dans les comportements vont rebattre les cartes du mix énergétique :« 70 % des usages d'électricité, en particulier au niveau domestique,
sont des usages soit délestables, soit décalables dans le temps, soit
stockables au quotidien. »
« Grâce aux habitations de mieux en mieux
isolées, on aura des besoins de climatisation et de rafraîchissement l'été
trois fois plus importants que les besoins de chauffage l'hiver. Ça tombe bien,
le soleil est trois fois plus important en été ! »
Jean-Yves Grandidier - président de Valorem
Quels moyens technologiques pour opérer la
transition ?
Les impacts de ces bouleversements, dont se régale un
disrupteur comme Grandidier, sont considérables sur les business models des
énergéticiens. Plusieurs facteurs se conjuguent pour remettre en cause le
système : « Si on allie des EnR bon marché, les micro grids et de
nouvelles capacités de stockage, on arrive à un modèle de production de
l'énergie extrêmement différent », estime Jérémie Haddad, associé chez
EY. Depuis juillet 2016, le gouvernement a autorisé
l'autoconsommation collective des bâtiments qui pourront désormais produire
leur propre énergie. C'est un nouveau pas vers des schémas de production
d'électricité décentralisée. Avec les micro grids, on peut pratiquer
l'autoproduction à l'échelle d'un quartier, trouver des solutions de stockage,
se baser sur les compteurs communicants pour inciter les consommateurs à
pratiquer « l'effacement » en cas de pic de consommation. C'est
exactement ce qu'on a testé avec succès à Carros (Alpes-Maritimes) lors de
l'expérience Nice Grid d'un quartier solaire intelligent. Nice Grid est aujourd'hui voué à l'extension dans le cadre
du projet Flexgrid en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, avec en prime la
gestion de la recharge des véhicules électriques et des synergies avec d'autres
énergies renouvelables. Il y a trois projets smart grid comme Flexgrid en
France (Smile en Bretagne et Vendée, You & Grid dans la métropole
lilloise). « Nous sommes le seul pays à avoir promu ce type d'initiative
au niveau régional », se félicite Valérie-Anne Lencznar, directrice
générale de Think Smartgrids. « La France est le numéro 1 mondial en
R&D sur le smart grid. » Le paradoxe n'est qu'apparent dans un pays longtemps
voué au nucléaire et à la gestion centralisée de l'électricité. C'est Philippe
Monloubou, président du Directoire d'Enedis qui est à la tête de Think Smartgrids
et EDF est partie prenante sur tous ces projets qui vont permettre
l'intégration en masse des énergies renouvelables : « Un verre va se
vider et l'autre va se remplir progressivement, commente Valérie-Anne Lencznar,
et les smart grids vont être une interface avec des technologies qui vont
faciliter la transition énergétique. » Enedis et l'Adef (Association des
distributeurs d'électricité en France) ont tout intérêt à être à l'avant-garde,
d'après les résultats d'une étude qu'ils viennent de publier. Grâce au smart grid,
ils peuvent économiser plus de 100 millions d'euros à l'horizon 2030. « Cette
étude a permis de mettre en avant qu'avec le smart grid, on évite de faire des
lignes donc des investissements lourds et on a moins de soucis d'acceptabilité
qu'avec les lignes à haute tension ! », résume Valérie-Anne Lencznar..
« Le déploiement industriel des smart grids ne
sera pas spectaculaire comme une tour Eiffel. C'est une smooth révolution, mais
aussi une vraie révolution qui va permettre des usages plus faciles, plus verts
et moins chers. » Valérie-Anne Lencznar - directrice générale de Think Smartgrids
Les premiers résultats,
notamment de stockage de l'éolien, seront visibles en 2018, et vers 2020 les
régions concernées auront développé toutes les infrastructures pour accompagner
le développement des véhicules électriques. Et tant pis si les recharges de
batteries, c'est moins visible qu'un barrage ou une centrale nucléaire... « Le déploiement industriel des smart
grids ne sera pas spectaculaire comme une tour Eiffel, s'amuse Valérie-Anne Lencznar. C'est une smooth révolution, mais aussi une vraie révolution qui va permettre des
usages plus faciles, plus verts et moins chers. On change de paradigme :
le consommateur va produire sa propre électricité, voire la partager. Il peut
être un "consom'acteur" en consommant moins ou en injectant ses surplus sur le
réseau. »
Quelles ruptures technologiques pour l'énergie du
futur ?
Tous les nouveaux usages sont aujourd'hui possibles grâce au
digital. Avec les compteurs Linky, les consommateurs vont pouvoir piloter
l'énergie à partir de la maison. Et avec la blockchain, c'est tout un vieux
modèle de commercialisation qui explose. « Aujourd'hui, on vend un produit
immatériel avec une facturation illisible. Demain, on sera facturé en temps
réel, le code source sera libre et on pourra échanger de l'énergie avec nos
concitoyens », résume Jérémie Haddad. « La blockchain, c'est véritablement un enjeu majeur. C’est une rupture conceptuelle qui permet d’organiser des transactions sécurisées sans tiers de confiance. Elle serait donc en mesure de gérer les flux énergétiques et financiers en se passant des opérateurs traditionnels. » Et pourtant, la blockchain n'a pas que des partisans et on
raille souvent son côté balbutiant. Jérémie Haddad s'en amuse : « Les
gens du Minitel avaient le même genre d'argument quand ils ont vu arriver
Internet : "qu'est-ce que c'est que ce truc qui met trois heures pour
afficher une page et est incapable d'acheter un billet de train ?". » La blockchain est une technologie encore lourde à gérer et
pas encore évidente à faire évoluer. Mais intellectuellement, on y est
bien ; on va pouvoir facturer en temps réel l'énergie qui passe sur le
réseau avec en prime une intelligence artificielle qui pourra gérer
l'équilibrage du mix énergétique. Bienvenue dans le futur.
L'envolée de la filière éolienne en France
L'envolée de la filière éolienne en France
Avec une puissance de 10 312 MW raccordée au réseau électrique à fin 2015, le parc éolien français est le 4e parc en Europe en termes de puissance.
Avec une puissance de 10 312 MW raccordée au réseau électrique à fin 2015, le parc éolien français est le 4e parc en Europe en termes de puissance.
La France en transition énergétique
La France en transition énergétique
Les énergies renouvelables représentent 9,4 % de la consommation d'énergie primaire et 14,9% de la consommation finale brute en France en 2015. Ces parts sont en progression régulière depuis une dizaine d'années.
Les énergies renouvelables représentent 9,4 % de la consommation d'énergie primaire et 14,9% de la consommation finale brute en France en 2015. Ces parts sont en progression régulière depuis une dizaine d'années.
La Californie leader de la résistance écologique
La Californie leader de la résistance écologique
Pionnière dans le développement des énergies renouvelables dès les années 2000, la production est passée pour la première fois à 67% le 13 mai dernier. Et une nouvelle loi a encore été déposée qui imposera aux commerçants de recourir à 100% d'énergies renouvelables d'ici à 2045.
Pionnière dans le développement des énergies renouvelables dès les années 2000, la production est passée pour la première fois à 67% le 13 mai dernier. Et une nouvelle loi a encore été déposée qui imposera aux commerçants de recourir à 100% d'énergies renouvelables d'ici à 2045.
Oui, malgré ses coûts de plus en plus prohibitifs, le nucléaire a encore de l'avenir tant qu'on n'a pas réussi de façon nette à résoudre le stockage de l'énergie renouvelable à caractère intermittent. Le problème n'est pas tant la capacité à produire de l'énergie. Mais à l'acheminer au bon moment. Certaines villes comme Paris ou New York occupent une surface très petite, mais ont un énorme besoin de consommation. Le solaire et l'éolien ne suffisent donc pas à produire assez au moment voulu, et beaucoup de grandes villes continueront à avoir un besoin de stockage, si elles désirent se tourner vers le renouvelable à 100 %. Que faire quand il neige, qu'il n'y a ni vent ni soleil et que la consommation de chauffage atteint des pics affolants entre 17 h et 19 h ?
On n'a encore rien trouvé de mieux que le nucléaire (ou l'énergie carbonée) pour faire face à cette demande. Quand les énergies renouvelables auront beaucoup plus de capacités de stockage, alors on pourra envisager un monde sans centralisation de l'énergie. Les batteries en lithium-ion ont vu leur prix chuter de 80 % ces dernières années et il devrait encore baisser de 50 % les cinq suivantes. Des expériences à Hawaï et bientôt au Pays de galles combinent des batteries à forte capacité de stockage et des fermes éoliennes. Mais nous en sommes encore au stade expérimental. Et même si les batteries améliorent progressivement leurs performances, il s'écoulera encore cinq, dix ou vingt ans avant qu'on puisse considérer qu'elles soient totalement fiables et compétitives.
Quels nouveaux modèles face aux enjeux de la transition énergétique ?
Laurent Vitse
Associé EY
Piloter un réseau c'est comme maintenir le niveau d'eau dans une baignoire avec un gros robinet, le nucléaire, pleins de petits robinets au débit imprévisible, les énergies renouvelables et bien sûr, des évacuations dont on connaît plus ou moins bien de manière statistique le comportement : les consommateurs.
Dans les cinq ans à venir, le déploiement des compteurs intelligents va changer la donne avec le suivi individuel des consommations en temps réel et autoriser une nouvelle perspective dans la convergence d'une production plus décentralisée et erratique et d'une consommation optimisée. Ce sera aussi, avec la data, l'arrivée de nouveaux services qui puiseront dans cette nouvelle richesse.
Ainsi, la transition énergétique pose la question du modèle régulé actuel dans une ubérisation généralisée de l'économie. Dans le modèle actuel, les infrastructures sont dimensionnées pour faire face aux pics de consommation et assurer une disponibilité du service en toutes circonstances, une coupure d'électricité en France est impensable ! Le modèle ubérisé va chercher à vendre la disponibilité des infrastructures ou l'information qu'elles génèrent. Le déploiement des compteurs intelligents et la connaissance de la production décentralisée associée demain à la blockchain peuvent bouleverser le modèle économique et de société. Qui est aujourd'hui le mieux à même de révéler ce potentiel ? Celui qui collecte ces données et, pour l'instant, les distributeurs. En France, c'est Enedis. Or les distributeurs fonctionnent avec un modèle économique régulé. Leur tarif n'est pas défini par l'offre et la demande, mais par la rémunération de leurs capitaux investis. Ce modèle a fait ses preuves car il a autorisé la construction de réseaux qu'il faudra des dizaines d'années à amortir. Le tarif est ainsi défini sur un horizon de trois à cinq ans en assurant le remboursement des coûts d'exploitation et de l'amortissement des biens ainsi que la rémunération de l'actif net régulé (c'est-à-dire des infrastructures) avec un portefeuille clients captif. En un mot, plus ils investissent, plus leur performance financière s'améliore. C'est l'exact contraire des nouveaux « barbares » qui naissent de la transition énergétique et qui captent la valeur dans la disponibilité d'une infrastructure existante. Leur valeur ne se mesure surtout pas sur leurs pertes des premières années ni les investissements en infrastructure qui demeurent réduits, mais dans une offre de services nouveaux et l'acquisition d'une clientèle plus nombreuse. Sans remettre en cause les bienfaits du modèle régulé, c'est de la responsabilité des régulateurs de favoriser un schéma qui soit aussi incitatif pour les distributeurs ! Ils doivent en effet accélérer leur appétit d'innovation et créer de la valeur avant ou avec leurs propres disrupteurs.
Le modèle de demain a besoin de barbares de la nouvelle économie mais les acteurs historiques doivent être non seulement acteurs mais aussi bénéficiaires de la création de richesse car quoiqu'il arrive, in fine la facture sera payée par le consommateur.
Quels sont les risques de la transition pour les énergéticiens ?
Jérémie Haddad
Associé EY
On parle souvent d'uberisation, mais une des conséquences rarement évoquées de celle-ci c'est la ringardisation de ces entreprises, avec une transformation radicale de la valeur mais aussi de l'image perçue. De la valeur, car les énergéticiens doivent anticiper la baisse du chiffre d'affaires liée à la baisse de la consommation, qui va s'accélérer du fait des efforts réalisés en matière d'efficacité énergétique (ainsi que le relève RTE dans son bilan prévisionnel).
Mais également de l'image perçue, car d'autres acteurs attaquent leur marché. Cela va d'acteurs d'autres secteurs traditionnels (comme la grande distribution ou la banque) aux acteurs du numérique : Google s'oriente tranquillement vers les services aval compteur avec Nest et a annoncé que sur 2017, l'ensemble de sa gigantesque consommation d'électricité ne proviendrait que de sources renouvelables grâce aux activités de sa filiale Google Energy. Mais on voit également poindre une perturbation concurrentielle en provenance des consommateurs eux-mêmes grâce au développement de l'autoconsommation, qui pourrait déboucher sur de nouveaux business models plus collaboratifs. Des citoyens pourraient bientôt échanger 100 kWh contre des services de jardinage... Nous n'en sommes pas là, mais les initiatives fleurissent, portées par une maturation rapide des technologies qui les sous-tendent (notamment la Blockchain).
Les distributeurs d'électricité, de leur côté, vont voir se réduire le volume d'électrons transitant sur leur réseau, à cause de la prolifération des installations de panneaux solaires et de dispositifs de stockage décentralisés. Une très bonne illustration de cette tendance est l'annonce faite récemment par Elon Musk : la quasi-totalité de ses « superchargers », qui sont de grandes installations de chargement avec panneaux solaires et stockage Tesla, sera à terme déconnectée du réseau électrique. Son raisonnement ? Il ne souhaite pas que l'électricité qui alimente ses « superchargers » soit une électricité carbonée. C'est évidemment moins vrai en France, car le nucléaire est une électricité décarbonée, mais cela indique une tendance forte... Les entreprises du domaine de l'énergie vont donc devoir réagir à la fois sur la question de la valeur et sur celle de l'image. La bonne nouvelle, c'est qu'elles réagissent : les acteurs historiques proposent désormais leur propre offre d'autoconsommation (individuelle et collective). Avec Sowee, EDF propose un contrat de gaz avec un objet connecté très design qui permet de piloter sa consommation et d'autres activités au sein de la maison. Engie réagit avec le pivotement que mène Isabelle Kocher vers une entreprise dite 3D (Décarbonée, Décentralisée, Digitale). Dernier point : le secteur énergétique est régulé et il le restera compte tenu des enjeux cruciaux qu'il porte pour la société tout entière. Cette régulation devra trouver un équilibre fragile entre quatre impératifs : la sécurité d'approvisionnement, la pérennité des investissements de long terme des industriels, le respect des engagements liés à la transition énergétique et la prise en compte de l'intérêt des consommateurs (entreprises comme particuliers). Il y aura un véritable combat à mener en matière de régulation, probablement en France mais aussi en Europe. Les énergéticiens devront y prendre une part importante, tout en ne se laissant pas absorber par une posture exclusivement défensive qui risquerait de leur faire rater le train de l'innovation et du nouveau monde énergétique.
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