L'intelligence artificielle, une révolution qui pose des questions
La rédaction de Questions de transformation - 17 mai 2018
Inscrivez-vous
à la newsletter
à la newsletter
L'IA est promise depuis ses débuts aux disruptions de civilisation, en particulier dans les secteurs de l'éducation et de la médecine. Le Parisien pose donc la question : des algorithmes remplaceront-ils, demain, les médecins pour reconnaître un cancer du sein, une leucémie ou un risque de mort subite lié à un problème cardiaque ? Depuis deux ans, les progrès du diagnostic médical assisté par intelligence artificielle sont importants. Et ce sont les géants IBM, Google, Microsoft et les constructeurs Philips et Siemens qui sont au chevet de la médecine du futur. « Face à eux, des startups françaises tentent elles aussi d'occuper ce terrain prometteur. C'est le cas d'Implicity, spécialisée dans l'écoute à distance des pacemakers, de DreamUp Vision, experte de la détection de la rétinopathie diabétique (une lésion de la rétine qui peut causer la cécité des malades du diabète, NDLR) ou de Cardiologs, qui interprète les électrocardiogrammes », explique le quotidien francilien.
Au milieu de tout ce bruit médiatique autour de l'intelligence artificielle, une chercheuse en sciences de l'éducation, Margarida Romero, répond dans The Conversation à une question rarement posée et jamais analysée de façon aussi profonde à notre connaissance : comment éduquer nos concitoyens dans un monde où l'intelligence artificielle devient omniprésente ?
« Est-ce que le terme d'intelligence est pertinent pour désigner des applications informatiques basées notamment sur l'apprentissage machine (machine learning) ? Ces algorithmes ont-ils pour objectif de développer des systèmes capables de capter, de traiter et de réagir face à des informations (massives) selon des mécanismes qui s'adaptent au contexte ou aux données pour maximiser les chances d'atteindre les objectifs définis pour le système. Ce comportement qui peut paraître "intelligent" a été créé par des humains et présente des limites liées d'une part à la capacité humaine actuelle de définir des systèmes d'apprentissage machine efficaces, et d'autre part à la disponibilité de données massives pour que les systèmes s'adaptent », écrit Margarida Romero. Le constat est que ces systèmes sont plus performants que des humains sur des tâches bien spécifiques comme la reconnaissance de sons et d'images. « Comme le signale le rapport Villani, nous avons besoin, face à l'émergence de l'IA, d'une éducation plus critique et créative. Mais nous avons aussi besoin d'une approche plus orientée vers la pensée informatique de la culture numérique afin que les citoyens puissent comprendre le facteur humain dans la modélisation et la création des systèmes artificiels, le fonctionnement basique des algorithmes et de l'apprentissage machine ou encore les limites de l'IA face au jugement nécessaire pour considérer la valeur des solutions produites par les algorithmes », conclut la chercheuse.






