L'agriculture de demain sera urbaine et hydroponique
La rédaction de Questions de transformation - 22 février 2018
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Alors que le Salon de l'agriculture sera
inauguré samedi par le président Emmanuel Macron, la ville nourricière est un
sujet au cœur des questions sur l'alimentation de demain. Le marché mondial de
la foodtech pourrait atteindre les 250 milliards de dollars en 2022
(étude Research and Markets de 2017) et
de nombreux acteurs se positionnent sur ce secteur pour redynamiser les
centres-villes, en ouvrant notamment des fermes urbaines. Kimbal Musk, le frère
d'Elon Musk, a ainsi lancé Square Roots (Racines Carrées, ndlr) au cœur de Brooklyn. «
D'ici à 2050,
il y aura 9,6 milliards de personnes sur la Terre et 70 % d'entre
elles vivront dans des zones urbaines. Cela génère énormément d'investissements
et d'intérêts pour l'agriculture urbaine », explique, dans
USA
Today, le frère cadet du fondateur de Tesla et SpaceX. Incubateur et
facilitateur, Square Roots a levé près de 5
millions d'euros et veut aider au développement de fermes d'intérieur visant
les jeunes de 25 à 34 ans, qui, d'après le ministère américain de l'Agriculture, n'ont jamais été aussi nombreux à se lancer
dans l'agriculture locale. Square Roots dispose de 10 conteneurs en acier
dans lesquels les fermiers développent leurs startups agricoles en intérieur.
Contrairement à l'agriculture extérieure traditionnelle, ces fermes verticales
favorisent la culture sans sol en intérieur, à l'aide de lampes LED. Et
beaucoup sont hydroponiques, elles n'utilisent
donc pas de terre. «
Si on arrive à montrer que ça peut marcher à New
York, on pourra facilement mondialiser ces solutions », ambitionne
celui qui est aussi patron d'une chaîne de restaurants locavores, The Kitchen.
La culture hydroponique n'est plus une
alternative écologique marginale à l'agriculture dispendieuse en eau et en sol.
Le média participatif
The
Conversation rappelle qu'en 2016 le marché des légumes issus de ce
modèle d'agriculture hors-sol pesait 6,5 milliards d'euros dans le monde :
«
L'hydroponie permet de faire pousser de la nourriture sans terre ni
lumière naturelle et en consommant beaucoup moins d'eau. » The
Conversation cite alors des modèles de fermes et projets aquaponiques et
hydroponiques, en Suède et en Angleterre, dans des zones urbanisées denses et
naturellement peu ensoleillées. Il y a le Bristol Fish Project et le Growing Underground à Londres, et Hemmaodlat à Malmö.
L'élan des millennials quittant leur
emploi traditionnel dans les bureaux pour se lancer, comme lui, dans l'agriculture
locale sera-t-il la prochaine tendance alimentaire ? Kimbal Musk le pense. Et le site Web de
France
Info lui donne raison en pointant le maraîcher urbain comme métier de demain. «
Dans l'agitation
des grandes villes germe discrètement une nouvelle génération d'agriculteurs.
Dans le 18e arrondissement de Paris, juste en dessous d'une
tour de 20 étages : une petite troupe d'apprentis maraîchers.
Ensemble, ils ont répondu à un appel de la Mairie de Paris, pour transformer un
parking désaffecté en espace fertile.
Depuis, des champignons ont pris la place des voitures », raconte le média
tout info.